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Occasionnellement, en cas de vomissement par exemple, nous réalisons combien le contenu de notre estomac est irritant! C’est cette acidité, presque caustique, qui permet de liquéfier nos aliments pour leur digestion intestinale.
Naturellement, nous possédons une barrière contre le reflux, assurée par un muscle, appelé ‘sphincter’. Il permet d’éviter que l’acidité produite par l’estomac ne remonte vers notre bouche ou nos poumons.
Dans certains cas, le sphincter est défaillant. Il s’ouvre en-dehors des repas, on parle de « béance cardiale », ou plus communément de « clapet ouvert ».
La conséquence est une brûlure chronique de l’œsophage.
Cette situation est bien connue chez le nourrisson, car son sphincter est immature. Il présente des régurgitations la nuit.
Il s’agit d’une partie de l’estomac qui glisse au-dessus du diaphragme.
Le plus souvent une hernie hiatale est de petite taille et est asymptomatique.
Elle évolue naturellement vers un reflux acide et grandit progressivement en taille au cours des années, le reflux est alors permanent.
En cas de hernie volumineuse, une grande partie de l’estomac peut passer dans le thorax entraînant une gêne respiratoire, des difficultés pour avaler et dans de rares cas une torsion de l’estomac.
Les blessures acides de l’oesophage sont bien visibles à l’endoscopie (caméra).
L’examen est réalisé par un gastroentérologue, sous anesthésie locale de l’arrière gorge ou sous anesthésie générale (simple sédation).
Grâce à la caméra, les lésions liées à la brûlure acide de l’oesophage sont visibles sous forme d’ulcérations de la muqueuse (taches rouges).
On parle d’oesophagite peptique.
Il existe différents grades d’oesophagite selon le degré d’atteinte ulcéreuse, le grade A étant débutant, le grade B modéré et les grades C et D avancés.
Des biopsies sont toujours réalisées afin d’exclure toute dégénérescence cancéreuse liée à l’exposition acide.
De même, une bactérie est recherchée dans les prélèvements. Il s’agit de l’hélicobacter pylori. Elle sera traitée conjointement au reflux par un traitement antibiotique.
En cas d’hernie hiatale large à l’endoscopie, il faudra réaliser d’autres examens :
Cependant, certaines circonstances peuvent induire du brûlant, parmi celles-ci :
La manifestation la plus fréquente est une sensation de brûlure dans le thorax, survenant généralement en position couchée (la nuit) ou penchée en avant (en laçant ses chaussure p.ex)
Parfois, les patients signalent des régurgitations acides ou alimentaires (sans nausées), une toux chronique, des signes ORL (laryngite, pharyngite, angine) voire même des douleurs thoraciques mimant de l’angine de poitrine.
Certains patients ne ressentent aucun reflux, notamment en cas d’obésité ou de diabète. Les lésions de l’oesophage sont découvertes par hasard, lors d’un contrôle d’endoscopie (caméra).
Rarement, le reflux se manifeste par un saignement (vomissements sanglants, selles noires ou anémie à la prise de sang) ou par des difficultés à s’alimenter.
Chez les nourrissons, le reflux disparaît généralement entre 6 et 12 mois, lorsque l’enfant grandit.
La majorité des adultes, eux, évoluent vers du reflux chronique. Les traitements médicamenteux offrent le plus souvent un soulagement complet, mais temporaire, des symptômes. Ils ne permettent pas de guérir la maladie.
Cette chirurgie est toujours réalisée par de 4 mini- incisions de 1 cm (laparoscopie).
Elle nécessite de gonfler le ventre avec un gaz, sous anesthésie générale.
La durée opératoire est de moins d’une heure.
Je réalise l’opération en hôpital de jour ou en séjour d’une nuit, la chirurgie étant une procédure sans ouverture de l’estomac et donc sans risque.
Le montage chirurgical est efficace dans plus de 95% des cas. Il permet la disparition des symptômes de reflux et l’arrêt complet des traitements médicamenteux.
Les douleurs sont minimes, la durée d’arrêt de travail est d’une semaine. Par contre, les efforts abdominaux doivent être limités le premier mois (p ex: porter des charges, faire du sport, pousser pour aller à selle, ..)
La reprise de l’alimentation est immédiate, dès le soir de l’opération.
La difficulté à la déglutition est pratiquement systématique au début du fait de la transformation de l’anatomie et de l’inflammation des tissus opérés. Les aliments empruntaient un boulevard alors que maintenant il y a un « entonnoir » qui va progressivement s’élargir et permettre une alimentation normale.
Il est donc important, au début, d’apporter une attention particulière au moment des repas : de bien mâcher, faire des petites bouchées puis progressivement en fonction de l’amélioration des troubles les repas deviennent normaux. Il faut souvent entre 2 et 3 mois pour retrouver des sensations normales. Pendant cette période, les repas pris trop rapidement ont toutes les chances de favoriser les sensations de blocages.
On admet qu’il y a 5 % de récidive à 5 ans et 10 % à 10 ans. Dans ces cas un simple traitement médical peut suffir à guérir les troubles, il est aussi possible de ré opérer en principe par cœlioscopie.
D’autres opérations existent.
Elles ne seront qu’énumérées car réalisées au cas par cas.
Il s’agit notamment du by-pass gastrique (proposé en cas de reflux chez le sujet obèse) ou de l’intervention de Toupet (une variante de la fundoplicature de Nissen, proposée en cas de trouble moteur de l’oesophage afin de ne pas causer d’inconfort).