Hernie l'aine

Une hernie survient quand les couches internes des muscles abdominaux s’affaiblissent à un endroit.

Cette situation peut être congénitale ou se développer au fil du temps. Certains événements favorisent l’apparition d’hernie: un effort important, une grossesse, une prise de poids ou une perte importante de poids, …

Dans cette zone musculaire affaiblie, les parties internes de l’abdomen peuvent passer et former un renflement sous la peau.

Prenons l’exemple d’un pneu et d’une chambre à air:

Le pneu a plusieurs couches. Ces couches peuvent se déchirer ou s’affaiblir avec le temps. Dans ce cas, la chambre à air va sortir, à l’endroit abimé, sous forme d’un renflement. Il sera d’autant plus grand que la chambre à air est sous pression.

Dans cette zone musculaire affaiblie, les parties internes de l’abdomen peuvent passer et former un renflement sous la peau.

C’est pareil avec la paroi abdominale:

La paroi du ventre est constituée de trois couches de muscles abdominaux. Ces couches peuvent s’écarter avec le temps à certains endroits, notamment au niveau de l’aine, et former de véritables trous.

Cette zone de faiblesse, souvent circulaire, est bien visible de l’intérieur du ventre, lorsque l’on procède à la chirurgie.

Si on observe cet orifice par l’extérieur du ventre, il se manifeste par un bombement sous la peau. Ceci est d’autant plus marqué que le patient est en position debout ou fait un effort de pression abdominale, par exemple en toussant.

Une hernie ne disparait pas d’elle-même. Renforcer les muscles abdominaux par des exercices ou porter des gaines de soutient ne permettent pas de guérir le patient.

Le plus souvent, le patient signale une boule qui apparait en position debout, accompagnée parfois d’une gène locale.

La hernie grandit progressivement en taille avec le temps, jusqu’à devenir assez large  pour que de la graisse s’y coince. Elle devient alors sensible de façon plus constante, même en position couchée et au repos. Lorsque le tissu graisseux s’enflamme dans la hernie, elle devient douloureuse. On parle d’hernie étranglée, ceci est une indication chirurgicale semi-urgente.

Lorsque la hernie est de grande taille (> 2 cm), de l’intestin peut s’y insinuer et causer des nausées ou des ballonnements. La chirurgie est alors urgente.

Comment fait-on le diagnostic?

L’examen de la hernie se fait dans mon cabinet de consultation, en position debout, puis couchée, au repos puis avec un effort de poussée abdominale.

Je palpe l’aine afin d’apprécier sa taille, son contenu, et de vérifier si elle est réductible ou pas (si elle disparait sous un effort de pression des doigts).

J’examine les deux côtés de façon systématique. Une échographie permet de confirmer le diagnostic.

L’opération peut être réalisée de deux manières: soit par trois mini-incisions et un système de caméra (laparoscopie), soit par incision classique de la peau (laparotomie).
L’orifice de faiblesse musculaire est le plus souvent fermé à l’aide d’un filet de renforcement couvrant, mais une réparation sans filet est parfois choisie (fermeture simple du muscle)
  • L’opération est généralement effectuée sous anesthésie générale, mais une péridurale convient pour certains cas.
  • L’opération est réalisée en hôpital de jour, mais un séjour d’une nuit est parfois proposé pour le confort du patient.
  • Le choix de la technique dépend de nombreux facteurs, dont notamment la taille et la localisation de la hernie, l’atteinte d’une seule aine ou des deux, les éventuelles chirurgies antérieures au niveau de la paroi abdominale, l’âge du patient, l’état de santé générale, les efforts physiques liés au métier ou à l’activité physique du patient, …

Les examens préopératoires sont simples: une échographie de la paroi abdominale, un bilan sanguin récent, un électrocardiogramme et une visite chez l’anesthésiste.

L’intervention n’est pas douloureuse, de simples antidouleurs suffisent la première semaine. Il n’y a pas de soins de plaie. Les douches sont autorisées.

Les positions assises prolongées et les accroupissements sont à limiter les 15 premiers jours. Ce temps est nécessaire pour que le filet de renforcement se fixe aux muscles et solidifie définitivement la région.

L’incapacité est de courte durée: 10 à 15 jours pour le travail, quatre semaines pour le sport. Il est préférable de respecter le délai d’une semaine d’arrêt pour certaines activités (conduite de véhicules, rapports sexuels, …).

Deux rendez-vous postopératoires sont programmés: le premier 15 jours après l’opération pour vérifier les plaies et la solidité de la cure chirurgicale, le deuxième après 1 mois afin de donner le feu vert pour la reprise d’une activité physique.

Les risques liés à une cure d’hernie sont relativement rares. Il est cependant nécessaire d’en prendre connaissance.

Comme pour toute autre intervention chirurgicale, la précision du geste du chirurgien, le respect de l’hygiène et des conseils postopératoires permettent de rendre ces risques quasi inexistants.
  • Chez l’homme, une rétention urinaire peut survenir immédiatement après l’intervention. C’est pourquoi la sortie de l’hôpital n’est autorisée qu’après avoir uriné. En cas de rétention, un sondage temporaire est réalisé. Il n’y a aucune conséquences à long terme;
  • Une récidive herniaire peut survenir, soit immédiatement soit après plusieurs années. L’éviction des efforts importants doit être respectée le premier mois. La prise de poids, la toux ou la constipation chronique sont à traiter préventivement.
  • Un hématome peut apparaitre localement, ceci est fréquent en raison de la dissection des petits vaisseaux adhérents à la hernie. Il nécessite rarement une reprise chirurgicale. Le plus souvent, par gravité, cet hématome (ou ecchymose cutanée) descend dans les parties génitales et met 2 à 3 semaines pour s’estomper. Le port d’un sous-vêtement contensif (culotte haute pour la dame, boxer pour l’homme) assure un certain confort;
  • Une atteinte des nerfs sensitifs de l’aine avec perte de sensibilité cutanée locale temporaire (quelques semaines).
  • Une infection du filet de renforcement, une blessure des structures contenues dans la hernie (nerfs, intestin, vaisseaux, ..) peuvent survenir mais sont extrêmement rares.

Les risques liés à une cure d’hernie sont relativement rares. Il est cependant nécessaire d’en prendre connaissance.

Comme pour toute autre intervention chirurgicale, la précision du geste du chirurgien, le respect de l’hygiène et des conseils postopératoires permettent de rendre ces risques quasi inexistants.

  • Une récidive herniaire peut survenir, soit immédiatement, soit après plusieurs années. L’éviction des efforts importants doit être respectée le premier mois; La prise de poids, la toux ou la constipation chronique sont à traiter préventivement.
  • Un hématome peut apparaitre localement. Il nécessite rarement une reprise chirurgicale of s’il concerne les vaisseaux principaux de la paroi abdominale, appelés vaisseaux épigastriques. Ceux-ci sont alors coagulés ou clippés après rinçage de la cavité abdominale.
  • Un sérome (accumulation de liquide clair, naturel) est fréquent lorsque les hernies sont de grande taille. Parfois un drain est laissé en place afin d’éviter sa formation. En cas de sérome, des ponctions-vidanges en consultation sont nécessaires. C’est aussi la raison pour laquelle les larges hernies ou éventrations nécessitent le port d’une gaine abdominale pour une durée de 1 mois. Cette gaine est fournie lors de l’opération.
  • Une douleur sur les fils ou agrafes, traitée par simples antalgiques en attendant la résorption du matériel.
  • Une infection du filet de renforcement peut survenir. Elle est rarissime et normalement prévenue par l’administration d’antibiotiques pendant l’opération ainsi que par la stérilisation optimale du matériel. En cas d’infection, le filet doit être ôté.
  • Une blessure des structures contenues dans la hernie (intestin, vaisseaux, ..) peut survenir, mais est exceptionnelle.