Le colon

Le colon (gros intestin) est la partie terminale du tube digestif et comporte 4 segments (droit, transverse, gauche, sigmoïde).

Il commence après l’intestin grêle et se termine par le rectum, puis l’anus.

Son rôle est d’absorber l’eau du tube digestif et de former et stocker les matières fécales.

Le colon peut-être atteint par plusieurs pathologies dont les plus fréquentes sont : le cancer, les diverticules, les maladies inflammatoires intestinales (appelées MICI).

Le colon est généralement exploré à l’aide d’une colonoscopie, faite sous anesthésie par le gastro-entérologue.

Diverticulose & diverticulite du colon

Les diverticules du colon sont des petites poches situées sur le colon, dans lesquelles des résidus de matières fécales peuvent se bloquer et entrainer une inflammation du colon et/ou un saignement.

Il sont situés le plus souvent au niveau du colon sigmoïde (situé dans la bas du ventre) et sont très fréquents à l’âge adulte (35% des adultes environ, augmentant avec l’âge).

Les diverticules s’associent à des troubles fonctionnels intestinaux (gène ou crampes abdominales, transit modifié, ballonnements, parfois saignement extériorisé par l’anus ) mais sont le plus souvent silencieux et simplement découverts lors d’une colonoscopie de dépistage.

La diverticulose simple se traite médicalement: régime riche en fibres et laxatifs si besoin.

Il sont bénins, ne se transforment jamais en cancer et ne nécessitent une intervention chirurgicale que si ils occasionnent des symptômes non contrôlables par les traitements médicamenteux.

Quels sont les risques d’un colon présentant des diverticules et quand faut-il opérer?

DIFFERENTES PATHOLOGIES PEUVENT ETRE INDUITES EN CAS DE DIVERTICULES DU COLON :

  • Diverticulite aigue simple : inflammation colique en regard du diverticule. Le traitement est médical, par antibiotiques. Traitement chirurgical en cas de diverticulite récidivante.
  • Diverticulite perforée : perforation du colon, responsable d’un péritonite avec intervention chirurgicale en urgence.
  • Diverticulite aigue abcédée : abcès autour du colon, avec risque de perforation, nécessitant un traitement variable selon les cas (pose d’un drain par le radiologue, chirurgie, antibiotiques)
  • Diverticulite aigue occlusive : l’inflammation des diverticules est responsable d’un rétrécissement du colon responsable d’une occlusion intestinale aigüe qui nécessite une intervention en urgence.
  • Fistule digestive : diverticule s’étant perforé dans un organe voisin comme la vessie, ou le vagin. Sa prise en charge requiert une intervention chirurgicale.
  • Hémorragie diverticulaire : saignement dû à l’érosion d’un petit vaisseaux sanguin dans le diverticule. Le traitement est le plus souvent endoscopique (par colonoscopie, sous anesthésie)

Une colonoscopie sera toujours nécessaire afin d’éliminer un cancer colorectal.

Le traitement chirurgical des complications des diverticules s’appelle la sigmoidectomie (ablation du colon sigmoïde).

Référez-vous, plus bas, au traitement chirurgical des pathologies du colon. Les généralités y sont décrites.

Tumeur du colon et du rectum

Un tiers des malades attend plus de six mois après l’apparition des symptômes avant de consulter un médecin, alors qu’un test de dépistage entièrement remboursé est disponible. Le cancer colo-rectal présente un taux élevé de chance de survie (>90%) s’il est détecté à temps!

Les tumeurs du colon et du rectum sont découvertes soit à l’occasion d’un dépistage systématique (coloscopie) soit sur base de symptômes : sang dans les selles, alternance diarrhée/constipation, perte d’appétit, anémie.

Les moyens de diagnostic

Les moyens de diagnostic sont la coloscopie et le scanner abdominal; Afin de compléter la mise au point, une prise de sang avec analyse du marqueur tumoral (CEA, CA19-9) et un PET-scan sont réalisés. Dans le cas d’une tumeur du rectum, on ajoute une IRM et une échoendoscopie. Ceci permet de déterminer le stade du cancer et d’évaluer le meilleur traitement lors d’une concertation entre chirurgiens, oncologues, radiologues et anatomopathologistes.

La maladie de Crohn ou Rectocolite hémorragique

La «Maladie de Crohn» ou encore la «Rectocolite hémorragique» sont les principales formes des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). L’alimentation joue très probablement un rôle dans la genèse de ces maladies.

D’autres facteurs peuvent être en cause, qu’il s’agisse d’anomalies du système immunitaire au niveau intestinal, de prédispositions génétiques ou d’un microbiote intestinal déséquilibré. La maladie présente des phases calmes et des poussées douloureuses s’alternant de façon irrégulière. Parmi les symptômes: sang dans les selles, diarrhées, douleurs abdominales, fatigue, perte de poids, douleurs articulaires,…

La cortisone, les salicylés, les antibiotiques et les immunomodulateurs sont prescrits pour bloquer les périodes d’activités de la maladie et éviter la formation de nouvelles lésions. La chirurgie est indiquée en cas de complication (saignement, abcès, fistule avec un autre organe, perforation, rétrécissement inflammatoire, occlusion, …). Elle est discutée au cas par cas avec le gastro-entérologue.

La chirurgie du colon peut être réalisée pour une tumeur du colon, pour un polype hémorragique, pour une maladie diverticulaire, pour les complications d’un colon trop long (volvulus, constipation)., pour une perforation lors d’une endoscopie, pour de l’endométriose,… les raisons sont multiples, les grands principes de la chirurgie sont ici exposés.

La chirurgie du colon nécessite certains examens préopératoires:

  • une prise de sang
  • un scanner abdominal
  • une éventuelle radiographie du colon (appelée lavement baryté)
  • une colonoscopie.
  • En cas de maladie tumorale, d’autres examens sont réalisés afin d’exclure toute propagation externe du cancer (métastases).

L’intervention du colon se prépare avec un régime sans fibres, dit ‘sans résidus’.

Il n’y a pas de préparation de l’intestin par des laxatifs.

Vous serez hospitalisé(e) le jour de l’intervention ou la veille, un repas normal est autorisé 6 heures avant l’anesthésie et l’absorption de liquides clairs (un jus de pomme par exemple) est recommandé 3 heures avant.

Je réalise le plus souvent cette opération par coelioscopie, c’est à dire par des petites incisions permettant l’introduction d’une caméra et d’instruments dans l’abdomen. C’est un élément essentiel à la Récupération Améliorée après Chirurgie (RAC) pour laquelle je suis particulièrement engagée à DELTA.

Cette prise en charge comporte une vingtaine de mesures avant, pendant et après la chirurgie, qui permettent de réduire les complications post-opératoires de moitié et de raccourcir la période de récupération afin d’autoriser un retour plus précoce au domicile (endéans les 3-4 jours).

D’un point de vue technique, la chirurgie doit emporter la partie malade du colon.

  • En cas de polype bénin ou de maladie diverticulaire, le colon est emporté sans ses ganglions puisqu’il s’agit d’une maladie bénigne.
  • En cas de cancer, elle doit emporter les vaisseaux sanguins et les ganglions du colon gauche. En effet, il est important d’enlever ces ganglions qui seront examinés au microscope pour savoir si ils sont envahis ou non par la tumeur, cet élément est déterminant pour la décision d’une chimiothérapie adjuvante après l’opération.

Une fois la partie de colon malade ôtée, je rétablis la continuité digestive par une couture entre les deux morceaux de colon sains, à l’aide de pinces mécaniques (agrafes) ou de fils.

L’intervention dure environ 2 heures (de 1h30 à 3h en fonction des difficultés opératoires).

En post-opératoire, je ne laisse en général pas de sonde vésicale ni de sonde gastrique. Les morphiniques sont évités. Le drain et la perfusion sont enlevés rapidement , vous pourrez ainsi vous mobiliser et reprendre l’alimentation dès le premier jour.

Quelles sont les complications potentielles d'une ablation du colon ?

Les complications post-opératoires sont rares (<5%) mais sont citées afin de vous aider à comprendre toute l’attention que je porterai à votre information et à votre suivi.

  • Un saignement ou de l’infection peuvent survenir car le colon contient beaucoup de vaisseaux et de bactéries. C’est pourquoi j' utilise des système de coagulation très performants, que j'arrête les traitements anticoagulants préventivement, que je vous demande de suivre le régime préopératoire et que je donne des antibiotiques pendant l’intervention. Parmi les problèmes d’infection, il peut survenir une fistule anastomotique ou fuite : il s’agit d’un problème de cicatrisation au niveau de la couture intestinale. Ce problème est rare mais peut nécessiter une ré-intervention et, parfois, la réalisation temporaire d’un anus artificiel. Une infirmière spécialisée accompagne les patients et permet de gérer cette situation sereinement. Endéans les 3 mois, la poche est ôtée et le patient retrouve un tube digestif ordinaire
  • Un retard à la reprise du transit peut aussi survenir : grâce à la Récupération Améliorée après Chirurgie, ce phénomène est de moins en moins fréquent. Il se traduit par un ballonnement, l’absence de gaz ou de selles peut prolonger la durée de l’hospitalisation.
  • En cas de difficultés opératoires (tumeur localement avancée, adhérences liées à une inflammation d’un diverticule, plaie d’un autre organe comme le duodénum ou l’uretère), la chirurgie peut nécessiter une conversion en ouverture ou laparotomie.
  • Les autres complications possibles comportent la pneumonie et l’embolie. Des exercices de kinésithérapie et des piqûres contre les phlébites sont donc réalisés préventivement.